Côte de Brouilly
Le Côte, je le déguste une fois n’est pas coutume, seul avec moi même. Quoi de mieux que ce cru pour se plonger dans ses rêves, dans son jardin secret. Une sensation de minéralité me rappelle les flancs abrupts de sa colline et la pierre bleue qui la compose. Sensation de plénitude, d’être seul au monde sur ce petit ilot de la Côte de Brouilly.
Morgon
Le Morgon, je décide de le présenter un jour où l’on prend son temps. Attablé avec les gens que j’aime, j’apprécie la maturité de ce vin riche, aux arômes de fruits murs. J’ai pris soin de l’ouvrir après quelques années pour lui laisser atteindre son apogée. On dit alors de lui qu’il morgonne, en ce qui me concerne, je savoure : j’ai conquis mes amis réunis !
Régnié
Mon vieux copain d’école me rend visite. Je file à la cave chercher un flacon de Régnié. Idéal pour souligner notre éternel jeunesse, se remémorer notre âme de prince et nos talents de séducteur. Régnié m’évoque aussi le symbole du petit Poucet qui peut grimper tout en haut des cols, tels les fous de la petite reine.
Fleurie
Tendre comme ma grand mère, élégant comme ma maman, le Fleurie évoque aussi pour moi le charme de mon amoureuse ou encore un bouquet de fleurs printanières comme les 20 ans de ma fille donc je suis si fière. Je bois mon Fleurie en rendant hommage aux femmes de ma vie.
Saint amour
Le Saint amour, je l’apprécie lors d’un moment partagé à 2. De sa robe rouge rubis étincelante je pense retrouver les yeux de ma Valentine. Je perçois la tendresse et l’innocence de la première rencontre mais aussi la puissance et la longévité dans ce cru charmeur.
Juliénas
Je réserve mon Juliénas pour un instant où je me pose pour apprécier le travail accompli, tel le bâtisseur admirant son ouvre achevée. Charnu et charpenté, le Juliénas, c’est du solide tel un temple romain qui traverse les âges. Opulent et harmonieux, discrètement épicé, au contact de mes papilles, j’ai la sensation jubilatoire de dominer mon empire comme Jules César l’emblème du cru.
Chiroubles
Entrons dans la féerie ! Friand, festif et fruité, le Chiroubles implore la fête et la distraction. Je visualise son clocher emblématique, tout la haut sur sa colline au cœur de cet amphithéâtre naturel. Dans mon verre, la magie du cirque entre en scène : le coté aérien du funambule, la générosité du clown, en cherchant bien je crois même reconnaître le coté entrainant de son fer de lance, Gilles Paris* qui appelle à boire et à apprécier son bijou.
*Gilles Paris, président des Organismes de Défense et de Gestion (ODG) des crus du Beaujolais
Moulin à vent
Est ce la noblesse de ses ailes ou son caractère bourguignon, incontestablement je perçois le coté solennel du Moulin à Vent qui en fait le cru le plus bourgeois du Beaujolais. Au royaume de la simplicité beaujolaise, le Moulin à vent ajoute une note sophistiquée, qui rassure et qui en fait une valeur sûre qui saura tenir son rang sur ma table.
Chénas
Je réserve mon flacon de Chénas pour mon ami Mr « je sais tout ». A coup sûr je ferai mon petit effet en lui faisant découvrir ce cru confidentiel. Massif comme le chêne qui compose sa forêt primitive, le Chénas est un cru qui se mérite et sait passer les années avec son corps puissant et sa bouche généreuse.
Brouilly
C’est accoudé au zinc que j’apprécie mon Brouilly. Vin populaire, fidèle des bistrots de la capitale, je le déguste en rentrant en communion avec mes compagnons d’infortune et les parfaits inconnus qui ont envahis mon troquet préféré. Ainsi je me laisse aller à fraterniser, à retrouver la beauté de ce qui m’entoure. Je suis heureux et je pourrais soulever des montagnes !